Rando TT Pirate 

Fatigué de la journée de la veille (plus de 8h de marche), on n’était pas trop chauds pour les chemins boueux. En plus de tout ça, la saison des pluies a commencé un peu plus tôt que prévu ici. Mais bon c’est l’aventure nan ? Alors on a suivi les conseils des locaux et on est partis vers l’est, direction Huacacalle. Soit 50 km plus loin, une petite journée de route en somme. Sous une pluie constante, on est arrivés trempés dans le village. L’hospedaje etait fermé, mais une petite grand-mère nous a invité à venir chez elle. La chambre était parfaite, le repas encore meilleur.

Un itinéraire entre 3 et 4 900 mètres d’altitude.

Le lendemain, la pluie est encore au rendez-vous. Ce petit crachin nous rappelle notre petite Normandie natale… Cette fois-ci le chemin est bien bien humide. Clément qui m’accompagne n’a pas trop d’expérience en tout terrain, mais il se débrouille à merveille. Une chance, car on va rouler entre 3 000 et 4 900 m d’altitude toute la journée, dans un brouillard presque constant, tout en longeant un magnifique précipice.

Dans ces moments là, le corps et l’esprit sont à rude épreuve. Nous sommes loin de tout… L’erreur, aussi petite soit elle, peut nous coûter cher. L’adrénaline monte vite. Puis là, juste après avoir trouvé un petit coin pour manger, on se retrouve en haut d’un énième col, face à une vue de folie. On roule a plus de 4 800 m d’altitude, face à une étendue de montagne à perte de vue. On aperçoit même le chemin qui remonte en haut de la montagne d’en face. Une série infinie de virages, tous plus serrés les uns que les autres. Le paradis du motard en somme. La route pour descendre dans le fond de la vallée est tout aussi tortueuse.

Du coté gauche (d’où l’on vient) de la montagne les nuages, et à droite un ciel d’un bleu parfait. Le contraste est saisissant. Le deux jours qui suivront ne seront qu’une suite d’émerveillements, de montées vertigineuses suivies de descentes tout aussi démesurées.

À vol d’oiseau, on n’a pas parcouru beaucoup plus que 40 km par jour. Mais au compteur, cela oscillait plutôt entre 110 et 160 km. On a eu de la boue, de la caillasse, du sable, de l’argile. On a subi trois orages, une journée et demie de pluie et la même chose sous le soleil de plomb. Des paysages variés à chaque virage. Bref je me répète, mais c’était le paradis. À un certain moment, l’épuisement ne compte plus…

Puis après deux nuits en camping et quelques arrêts essence dans des bleds paumés, on a retrouvé la civilisation et le bitume. Notre motivation : arriver le plus vite possible au bord de l’océan. La mer me manquait après plus de 6 000 km à travers la forêt et les montagnes.

Rien ne vaut ce bonheur d’être arrivé à destination. Pour moi l’essentiel dans l’aventure, c’est les péripéties qu’elle nous fait vivre. C’est les jours qui se suivent, mais ne se ressemble jamais. C’est la joie de découvrir un lieu ou des gens extraordinaires au détour d’un petit bout de chemin.

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