Retour sur le Blackview BV6000, un téléphone pour baroudeur !

Il était tranquillement perché sur mon porte téléphone, en mode GPS quand en plein milieu d’une quatre voies je vois un truc tomber de la moto. C’était lui. On est à Viña del Mar. Dans le trafic urbain. Je m’arrête aussitôt sur la voie de droite. Personne dernière moi, je cours. Il est toujours là, je le récupère. Les voitures me klaxonnent. Je reviens. Je monte sur la moto. Il marche encore. J’y crois pas, j’étais à 70 km/h, l’écran, était déjà cassé mais il fonctionne toujours aussi bien.  Je reprends doucement ma respiration. Mais quelle téléphone faut-il pour résister à un tel crash ?

Les téléphones sont maintenant assez performants et pratiques pour nous simplifier notre vie d’aventurier. Si je ne prenais pas autant de plaisir à vous partager mon expérience je n’aurais pas besoin d’une autre caméra, de mon ordinateur ou d’un GPS. J’y ai déjà réfléchi. J’ai même essayé au début du voyage mais rien y fait. Le montage vidéo sur un téléphone c’est pas le pied… et mon Fuji X30 fait des photos bien plus belles (il a même la wifi pour simplifier le transfert de photos).

Bref mon téléphone est un élément clef pour vous partager allègrement mes aventures. C’est lui qui synchronise toutes mes photos dans les nuages. C’est aussi lui qui m’aide à me repérer sur la route quand ma carte papier ne suffit plus. Il est presque toujours avec moi et j’y conserve toutes mes données importantes.

Vu son importance, j’ai beaucoup réfléchi et j’en ai même testé plusieurs !

Clarifions nos besoins.

Selon mon expérience en voyage on a besoin d’un téléphone qui doit avoir, dans l’ordre d’importance :

  • une bonne puce GPS qui fixe rapidement votre position
  • une caméra de bonne qualité pour les clichés souvenirs ou instantanés
  • une résistance complète à l’eau et aux poussières pour éviter les mésaventures
  • une grosse autonomie pour ne pas tomber en rade au pire moment
  • une grand capacité de stockage pour préserver un maximum de donnée, images, musiques.
  • une bonne connectivité : wifi, bluetooth, 3G voir 4G

Le Blackview BV6000 correspond point pour point à ce que je recherchais depuis le début.

Il a un super GPS qui fixe super vite, la caméra est correcte (enfin vous ne vous en êtes pas plaint pour le moment) et son autonomie est réellement conséquente. Il a, tout autant que ma moto, tout enduré. En Amazonie il a passé une heure et demie au fond de l’eau avant qu’on finisse par le retrouver un peu enterré dans le sable. Il marchait toujours aussi bien après. Il a toujours bien capté le wifi, même dans les hostels où la chambre était vraiment très loin. La 3G et la 4G marchent dans tous les pays que j’ai traversé. La double SIM est bien pratique. J’ai gardé mon numéro français en cas d’urgence et le deuxième emplacement me permet de mettre une SIM des différents pays que je traverse pour avoir la data (et répondre à vos commentaires par exemple).

N’allez pourtant pas croire que je n’ai pas réussi à le casser.

Après deux mois de bons et loyaux services il a fini entre mon guidon et le réservoir. Je l’utilisais sur mon support Tecno Grip mais j’ai perdu les caoutchoucs. Le maintien n’étais plus assez important. J’étais à fond dans les dunes de sable du désert de Paracas. Une bosse, une deuxième, un virage serrée puis un crac. Le téléphone venait de subir une énorme pression. Testez vous même, mettez votre bras entre le guidon et le réservoir et demandez à un pote de tourner pour voir ! Bref n’importe quel téléphone ordinaire aurait simplement rendu l’âme, plié en deux, ensanglanté. Là nan, l’écran était complètement fêlé mais le tactile marchait parfaitement et mon application GPS (Maps.me pour les curieux) tournait encore.

Deux mois après ça marche toujours. Je m’en sers comme avant sans problème notable, j’ai juste arrêté de le mettre dans l’eau pour m’amuser ! Il n’y a qu’à Trinidad qu’il a commencé à déconner. L’humidité ambiante est tellement forte qu’elle a fait foirer le tactile. L’impact étant au niveau du clavier c’était pas vraiment pratique. Mais mon ordinateur a eu les mêmes symptômes en Amazonie… Un peu d’air sec et ça repart comme en quarante. Par contre avec l’écran fêlé c’était vraiment pas pratique pour faire GPS. Au soleil c’était une misère pour voir quoi que ce soit. Du coup j’ai commandé un nouvel écran en chine.

C’est pas la première fois que je répare un téléphone. J’ai déjà démonté mon ancien Nexus 4 moulte fois, mon MI2S pour changer l’écran. C’est vraiment pas difficile. On trouve de nombreuses vidéos sur le web d’ailleurs ! Et plein de pièces pour pas cher sur des sites tel qu’Aliexpress pour ne citer que lui. Bon ça met 30 jours à arriver mais c’est pas la fin du monde ! Au final le Blackview BV6000 je l’ai bien maltraité et je l’ai même désossé entièrement hier pour changer cet écran.

Pour les pointilleux voici les détails du téléphone :

  • processeur Mediatek Octa-Core Helio P10 MT6755 cadencé à 2 GHz
  • puce graphique Mali T860
  • 3 Go de RAM
  • 32 Go de mémoire interne extensible via Micro SD jusqu’à 32 Go (la 64 Go marche aussi au niveau photo)
  • capteur de 16 millions de pixels à l’arrière et 8 millions à l’avant
  • emplacement double SIM, compatible 4G
  • batterie de 4500 mAh (je tiens 2 jours en utilisation normale, une bonne journée en mode intense, gps, wifi, 4g, etc)
  • Androïd 6.0 Marshmallow
  • écran HD 1280 x 720 soit 4,7 pouces

J’ai quand même plusieurs reproches à lui faire.

Le port USB et le port audio sont quasiment inaccessible avec un câble ordinaire. Le trou pour l’atteindre est fin et trop profond. Bien entendu Blackview fourni un casque et un câble USB adapté (qui fonctionne très bien). Mais en voyage, un oubli, une casse est vite arrivée. Mon casque vient d’ailleurs de lâcher, il n’y a plus qu’une oreillette qui marche. Du coup impossible de trouver une connectique qui s’y adapte (heureusement que j’ai un kit main libre dans mon casque pour la musique). Rassurez-vous, avec certains câbles ordinaires la connexion est juste suffisante pour permettre la recharge mais le téléphone ne doit pas bouger… Vous pouvez aussi raboter le plastique de votre nouveau câble pour solutionner le problème (dixit le Motarologue). Je précise ici que je parle pour celui qui voyage, et n’a que très peu de moyen de recevoir un colis livré directement sur le lieu de bivouac !

Il y a deux boutons un peu inutiles sur un coté du téléphone. Je n’ai pas trouvé le moyen de les configurer autrement. Sur le 1er il est écrit PTT abréviation de Push To Talk (appuyer pour parler). C’est une sorte de talkie walkie qui ne sert que si vous avez un ami qui a la fonction sur son tel aussi. Le 2eme indique SOS. Je ne l’ai pas configuré car il est trop facilement activable selon moi et je ne voudrais pas alarmer mes parents pour rien ni ajouter des zéros à ma facture… Il s’active après 5 secondes de pression et vous avez une quinzaine de seconde pour l’éteindre. En prime le son est assez assourdissant (j’en ai réveillé plus d’un en dortoir à cause de ça).

Et les autres ?

Pour la Mongolie j’étais parti avec mon téléphone de tous les jours : un Xiaomi MI2S. Directement importé de Chine. Mais après un mois il était très difficile à recharger. Le port USB est devenu super sensible à cause des vibrations. Je vous conseille donc à tous de ne jamais charger le téléphone en roulant (enfin du moins sur piste ondulée). Pour l’anecdote,  j’ai fini par acheter une batterie que je recharge en roulant et qui me permet,  le soir en bivouac, de charger mes différents appareils. L’eau, enfin l’humidité a aussi rapidement fait planter le tactile. Mais vu ce que je lui ai fait subir il a vraiment bien tenu le coup. Par contre je m’étais dit qu’a mon prochain voyage je choisirai un autre téléphone, du genre robuste, étanche et assez performant.

Le ALP A9++ a été le premier téléphone de baroudeur que j’ai essayé. Il ne m’a pas fallu longtemps pour comprendre qu’il ne répondait pas à mes besoins. Le GPS était toujours à la bourre sur ma position (sans pour autant rouler comme une brute). La batterie ne tenait pas une journée malgré les capacités annoncées. Pendant le Pérégrine Tour il a même complètement craqué et s’est arrêté de marcher. Il remarche très bien maintenant et reste dans mes valises au cas où le premier me laisse.

Vous voyez pas l’intérêt d’un si gros téléphone ?

Alors sachez ceci : les Samsung Galaxy, iPhone et autres téléphones populaires sont réparables partout. Même en plein milieu de la Bolivie vous pourrez changer votre batterie défectueuse. Ils ont pour la plupart des performances similaires. J’en conseillerai tout de même un en particulier. Je l’ai testé pendant plusieurs mois avant de l’offrir à mon petite frère : le Motorola Moto G ! Je vous conseille la 1ere génération (après je crois qu’il en ont sorti un nouveau). C’est un téléphone bon à tout faire, un basique qui résiste bien aux éclaboussures et autres chocs. L’avantage c’est qu’on en trouve pour à peine 60 euros et que le GPS est efficace !

Je n’ai pas essayé les téléphones des rares marques connue des magasins français tels que Caterpillar, M.T.T., Crosscall, Kyocera. Je ne peux donc faire aucune comparaison si ce n’est qu’ils sont pour la plupart beaucoup plus chers pour des capacités bien moindre. J’ai choisi ce téléphone pour son bon rapport qualité prix.

Au final, je recommande vivement.

Il est pas cher. Il est super fiable et  efficace. Ces capacités sont vraiment honorable, prouvé et éprouvé. Et surtout, il a résisté à quatre mois de voyage intense à moto avec le viking. Preuve d’une solidité hors du commun.

Bref pour 180 euro ça vaut la peine nan ?

Espérons quand même qu’ils fassent quelques améliorations : connectique,  caméra, interface. Notons, au passage,  que ce téléphone a été très bien vendu ces derniers temps et reste apprécié par la plupart des utilisateurs. Et vu le sérieux je n’hésiterais pas à leur faire confiance sur un futur modèle  !

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